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Point donc ne vous mariez, répondit Pantagruel.

— Oui, mais, dit Panurge, je n’aurai jamais ni fils ni filles légitimes auxquels j’aie l’espoir de transmettre mon nom et mes armes ; auxquels je puisse laisser mes héritages et acquêts (j’en ferai de beaux, un de ces matins, n’en doutez), avec lesquels je me puisse ébaudir, quand j’aurai quelque ennui, comme je vois journellement votre tant excellent et débonnaire père faire avec vous, et comme font tous gens de bien en leur sérail et privé, car marié non étant, étant par accident fâché, au lieu de me consoler, m’est avis que de mon mal riez.

Mariez-vous donc, de par Dieu, répondit Pantagruel.

— Votre conseil, dit Panurge, sauf correction, ressemble à la chanson de Ricochet : ce ne sont que sarcasmes, moqueries, paronomasies, épanalepses et redites contradictoires. Les unes détruisent les autres ; je ne sais auxquelles m’en tenir.

— Aussi, répondit Pantagruel, il y a dans