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n’y ait histoire que tu ne tiennes en mémoire présente, à quoi t’aidera la cosmographie. Des arts libéraux, géométrie, arithmétique et musique, je t’en donnai le goût quand tu étais encore petit à l’âge de cinq à six ans. Poursuis le reste, et d’astronomie saches-en tous les canons. Laisse-moi l’astrologie divinatrice et l’art de Lullius, comme abus et vanités. Du droit civil, je veux que tu saches par cœur les beaux textes et me les confères avec philosophie.

» Et quant à la connaissance des faits de nature, je veux que tu t’y adonnes curieusement ; qu’il n’y ait mer, rivière, ni fontaine dont tu ne connaisses les poissons ; tous les oiseaux de l’air ; tous les arbres, arbustes et fruits des forêts ; toutes les herbes de la terre ; tous les métaux cachés au ventre des abîmes ; les pierres de tout l’orient et du midi, que rien ne te soit inconnu.

» Puis soigneusement revois les livres des médecins grecs, arabes et latins, sans dédaigner les thalmudistes et cabalistes ; et, par fréquentes anatomies, acquiers-toi parfaite