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soin à ce que je profitasse en toute perfection et savoir politique, et que mon labeur et étude y correspondît très-bien et même encore dépassât son désir, toutefois, comme tu peux en juger, le temps n’était aussi favorable, aussi commode aux lettres comme de présent, et n’avais abondance de précepteurs tels que tu as eu. Le temps était encore ténébreux, et sentant l’infélicité et calamité des Goths, qui avaient mis à destruction toute bonne littérature ; mais, par la bonté divine, la lumière et dignité a été de nos jours rendue aux lettres, et j’y vois un tel amendement, que, de présent, à peine je serais reçu en la première classe des petits grimauds, moi qui étais en mon temps, non à tort, réputé le plus savant du siècle. Ce que je ne dis par jactance vaine, mais pour te donner affection de plus haut tendre.

» Maintenant toutes disciplines sont restituées ; on a remis en lumière la langue grecque sans laquelle c’est honte que quelqu’un se dise savant, les langues hébraïque, chaldaïque, latine. Maintenant sont en usage les im-