Page:Noel - Le Rabelais de poche, 1860.djvu/203

Cette page a été validée par deux contributeurs.

trou le borgne, ainsi accoutré. Guoitrou les invitait à boire comme de coutume, ajoutant à la fin de chaque invitatoire : Croquez pie. Je suppose que tel était le mot du guet au jour de la bataille, tous en faisaient leur devoir. La pie de Bavhard ne revenait point. Elle avait été croquée… (L. 4, anc. prol.)


Géants. Quand ils entreprirent de faire la guerre contre les dieux, les dieux d’abord se moquèrent de tels ennemis, en disant qu’il n’y en avait pas pour leurs pages. Mais quand ils virent, par le travail des géants, le mont Pélion posé sur le mont Osse, et l’Olympe déjà ébranlé et prêt à être placé sur les deux autres, ils furent tout effrayés. Alors Jupiter tint chapitre général, il fut conclu par tous les dieux qu’ils se mettraient vigoureusement en défense. Et comme ils avaient vu plusieurs fois les batailles perdues par l’empêchement des femmes qui se trouvaient parmi les armées, il fut décrété que, pour l’heure, on chasserait des cieux en Égypte et vers les confins du Nil, toute cette vessaille de déesses, déguisées en belettes, fouines, ratepenades (chauve-souris), musaraignes et autres. Minerve seule fut retenue pour foudroyer avec Jupiter, comme déesse des lettres et de guerre, de conseil et exécution, déesse née armée, déesse redoutée au ciel, dans l’air, sur la mer et sur terre. (L. 5, chap. xii.)