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Galien. Était très-faible d’estomac, et pourtant vécut vieux. (L. 4, nouv. prol.)


Geais. Il advint qu’en Bretagne, peu de temps avant la bataille livrée près Saint-Aubin-du-Cormier, des contrées du levant advola un grand nombre de geais d’un côté, un grand nombre de pies de l’autre, tous se dirigeant vers le ponant ; ils se côtoyaient avec un tel ordre en leur vol que vers le soir les geais faisaient leur retraite à gauche et les pies à droite, assez près les uns des autres. Partout où ils passaient il ne demeurait pie qui ne se ralliât aux pies, ni geai qui ne se joignît au camp des geais. Tant allèrent, tant volèrent, qu’ils passèrent sur Angers, ville de France, limitrophe de Bretagne, en nombre si considérable qu’ils enlevaient la clarté du soleil aux terres sous jacentes.

Il y avait alors à Angers un vieux oncle, seigneur de Saint-Georges, nommé Frapin : c’est celui qui a composé les beaux et joyeux noëls en langage poitevin. Il avait un geai en amitié, à cause de son babil, par lequel il invitait tous les survenants à boire ; jamais ne chantait