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— Aristote les déclare insatiables. (L. 5, chap. xxvii.)

— Leur naturel est figuré par la lune. (L. 5, chap. xxxii).

— Grâce à nos gentils poètes, elles se sont adonnées à l’étude. (L. 5, prol).


Fessue. Quand la nonnain sœur Fessue fut par le jeune frère Raidimet engrossée, la grossesse connue elle fut appelée par l’abbesse au chapitre et accusée d’inceste ; elle s’excusait, alléguant que cela ne s’était pas fait de son consentement, mais par violence et par la force du frère Raidimet. L’abbesse répliquait : — Méchante, c’était au dortoir, pourquoi ne criais-tu à la force ? nous serions toutes accourues à ton aide. — Elle répondit qu’elle n’avait osé crier parce qu’au dortoir est commandé silence perpétuel. — Mais, dit l’abbesse, méchante que tu es, pourquoi ne faisais-tu signe à tes voisines de chambre ? — Eh ! répondit la Fessue, je leur faisais signe des fesses tant que je pouvais, mais personne ne me secourut. — Mais, demanda l’abbesse, méchante, pourquoi incontinent ne me le vins-tu dire et l’accuser régulièrement ? — Parce que, répondit la Fessue, tremblant de rester un seul moment en péché mortel et de mourir soudainement en cet état de damnation, je me confessai à lui avant qu’il ne sortît de la chambre, et il me donna pour pénitence de ne le dire et déceler à personne ; c’eût