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eût arrosé le front d’un peu de honte vous les verriez comme forcenées courir l’aiguillette épouvantablement… parce que ce terrible animal est en correspondance avec toutes les parties principales du corps, comme il est évident en anatomie.

Je le nomme animal, suivant la doctrine tant des Académiques que des Péripatéticiens, car si le mouvement propre est ce qui caractérise toute chose animée, comme l’écrit Aristote, et si tout ce qui de soi-même se meut est animal, à bon droit Platon le nomme tel, reconnaissant en lui des mouvements propres de suffocation, de précipitation, de corrugation, d’indignation, et si violents que bien souvent par eux est enlevé à la femme tout autre sens et mouvement, comme si elle était en lipothymie, syncope, épilepsie ou apoplexie, vraie ressemblance de mort

Je vous dirai donc que petit n’est le mérite des prudes femmes, lesquelles ont vécu pudiquement et sans blâme et ont eu la vertu de ranger ce susdit effréné animal à l’obéissance de raison. (L. 5, chap. xxxii.)


Femmes. Jamais ne dressent l’attention et subtilité de leur esprit sinon vers ce qu’elles savent leur être prohibé et défendu. (L. 5, chap. xxxiii.)

— Quelques gestes, signes et maintien que l’on fasse en leur présence, elles le rapportent à la chose qui plus leur plaît… (L. 5, chap. xix).