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Femme. Quand je dis femme, je dis un sexe si fragile, si variable, si changeant, si inconstant et imparfait, que nature (parlant en tout honneur et révérence), me semble s "être égarée de ce bon sens avec lequel elle a formé et créé toutes choses, quand elle a bâti la femme : après y avoir pensé cent et cent fois, je ne sais à quelle solution m’arrêter, sinon qu’en forgeant la femme, elle a eu égard à la sociale délectation de l’homme et à la perpétuité de l’espèce humaine, beaucoup plus qu’à la perfection individuelle de l’être féminin. À bon droit Platon ne sait en quel rang il doit la placer, ou parmi les animaux raisonnables ou parmi les bêtes brutes. Car nature a placé dans le corps des femmes un animal, un membre que n’ont point les hommes, dans lequel quelquefois sont engendrées certaines humeurs salses, nitreuses, boracineuses, âcres, mordicantes, lancinantes, chatouillantes amèrement, par la pointure et frétillement douloureux desquelles (car ce membre est tout nerveux et de vive sensibilité), tout le corps est en elles ébranlé, tous les sens ravis, toutes les affections anéanties, toutes les pensées confondues, de sorte que si nature ne leur