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Pierre Alvarez, et ne sais combien d’autres modernes historiens qui écrivaient là, en tapinois, de belles besognes, et le tout par ouï dire.

Ils quittent le pays de Satin pour entrer dans l’île des Lanternes ; une jolie Lanterne consent à leur servir de guide jusqu’à la fin du voyage. Conduits par elle en toute joyeuseté, ils arrivent enfin à l’oracle de la Dive Bouteille. Ils voient, ils entendent, dans ce sanctuaire, tant de choses merveilleuses, tant de paroles consolantes, que tous, jusqu’à Pantagruel, ne parlent plus qu’en vers, sur un rhythme rapide et joyeux.

— Par saint Jean, je rhythmerai aussi, s’écrie frère Jean, je le sens bien. Attendez et m’ayez pour excusé si je ne rhythme en cramoisi :

Ô Dieu, père paterne,
Qui changeas l’eau en vin.
Fais de mon cul lanterne.
Pour luire à mon voisin.

Mais Panurge, à genoux, les mains jointes, devant la Dive, chante :