rilles, ayant mangé toutes les poêles, poêlons, chaudrons, lèchefrites et marmites du pays, faute de moulins à vent dont il se nourrissait d’ordinaire. Mais ledit Bringuenarilles, pendant leur séjour dans l’île, meurt étranglé en mangeant un coin de beurre frais à la gueule d’un four chaud, par l’ordonnance des médecins.
Sortis de là, ils passent les îles de Nargues et de Zargues, ainsi que celles de Tenielabin et Geneliabin, puis les îles de Enig et Evig.
À ce point du voyage, une tempête effroyable éclate sur les Pantagruélistes ; tout est à l’abandon, les matelots eux-mêmes et leur pilote sont dérayés et laissent tout à la grâce de Dieu. Panurge se meurt de peur ; mais Pantagruel, frère Jean et ses autres compagnons prennent la direction de l’équipage, et grâce à leur courage et à la piété du bon Pantagruel, qui ne cesse de mettre sa confiance en Dieu, tout en s’aidant de ses propres forces et de sa raison, la flotte et les voyageurs sont sauvés. Le ciel redevient serein et l’on arrive dans l’île des Macréons,