Page:Nodier - Trésor-des-Fèves et Fleur-des-Pois, 1894.djvu/40

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il se hâta de mettre la main sur le bouton, et la porte s'ouvrit.

Fleur des Pois en jaillit comme une graine de balsamine et tomba leste et joyeuse sur ses talons. Trésor des Fèves se releva émerveillé, car il n'avait jamais rien imaginé de si beau que Fleur des Pois. C'était, en effet, le minois le plus accompli qu'un peintre puisse inventer : des yeux longs comme des amandes, violets comme des betteraves, aux regards pointus comme des alênes, et une bouche fine et moqueuse qui ne s'entr'ouvrait à demi que pour laisser voir des dents blanches comme albâtre et luisantes comme émail. Sa robe courte, un peu bouffante, panachée de flammes roses, comme les fleurs qui viennent aux pois, parvenait à peine à moitié de ses jambes faites au tour, chaussées d'un bas de soie blanc aussi tendu que si on y avoit employé le cabestan, et terminées par des pieds si mignons, qu'on ne pouvait