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avaient retardé l’accomplissement de son dessein. Mon cousin était tout au plus de mon âge ; il commençait avec honneur une carrière éclatante, et il ne pouvait qu’être avantageux pour lui de la poursuivre pendant quelques années avant notre mariage ; de mon côté, je ne hâtais point de mes désirs le moment de cette union ; je n’avais jamais vu mon cousin, mon cœur était libre, et, comme le tien, ma chère Thérèse, il ne se croyait pas capable d’éprouver jamais de sentiment plus vif que l’amitié. Je craignais même, s’il faut te le dire, le moment où la volonté d’un époux, seul arbitre de ma vie à venir, pourrait me ravir à mon heureuse so-