Page:Nodier - Thérèse Aubert, 1896.djvu/92

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mais tu ne le comprendrais pas.

— Eh ! quoi, reprit Thérèse, est-il un de tes chagrins que je ne puisse pas comprendre ?

Cette fois, Henriette sourit amèrement.

— Je le crois bien, si tu n’as pas aimé !

— Peux-tu le demander ? n’aimé-je pas ceux qui m’aiment ? n’aimé-je pas mon père ? ma pauvre mère, ô mon Dieu ! ne l’aimais-je pas ? et mon autre mère, suis-je quelque part plus heureuse qu’auprès d’elle ? mais toi, ingrate, je ne t’aime pas, n’est-il pas vrai ? voilà comme tu me juges !… Antoinette ne me traiterait pas si cruellement. Elle sait bien que je l’aime.