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sant d’aimer Antoinette, qui n’existerait plus pour elle, elle cessât d’aimer Adolphe, qu’elle n’avait pas connu.

Je me persuadais, je ne sais pourquoi, que ces caresses innocentes que je devais à mon travestissement seraient le dernier bonheur de ma vie, et qu’aussitôt que je lui aurais avoué mon secret, je la perdrais pour jamais.

Balancé entre le besoin d’être aimé de Thérèse, et le besoin plus impérieux de ne tromper ni l’amitié de Thérèse, ni la confiance de son père, je n’avais cependant pas à hésiter.

Je cherchais une occasion, ou plutôt je l’attendais en tremblant. Elle ne tarda pas à se présenter.