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la nature : elle m’avait quelquefois étonné, elle ne m’avait pas encore ravi.

Mon cœur, fortement dilaté, ne s’était jamais senti comme emprisonné dans mon sein, comme tourmenté du besoin de s’élancer hors de moi pour embrasser la création, et cependant cette jouissance si nouvelle pour lui ne comblait pas les désirs immenses qu’il venait de concevoir. Il prenait possession sans obstacle de tout cet infini qu’il commençait à découvrir ; mais, en se repliant sur lui-même, il s’étonnait de se trouver si vide encore et de ne rapporter de ses conquêtes qu’une curiosité insatiable et des inquiétudes inconnues. Il se de-