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tion qu’on y remarque pendant la plus grande partie de l’année ; mais, au printemps, elle rachète sa pauvreté accoutumée par un luxe tout à fait extraordinaire.

Elle se charge de violettes, de primevères jaunes et d’une quantité innombrable de ces jolies anémones, dont la tige penchée se plaît dans les lieux obscurs, sous le frais abri des roches humides. Cette parure éphémère disparaît aux premières ardeurs du soleil de mai.

Au sommet de la montagne, sur une petite esplanade de verdure d’où l’œil s’égare au loin dans des plaines délicieuses, s’élevait une croix de pierre que l’on avait déjà