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J’obéis. Ce bureau était un vaste dépôt, où se trouvaient déjà réunis une foule de femmes gémissantes, d’enfants en pleurs, dont quelques-uns avaient été séparés de leurs mères, peut-être pour toujours, dans le trouble de la déroute, et qui attendaient là, dans une anxiété horrible, ce qu’il plairait aux vainqueurs de décider de leur sort.

— Es-tu aussi une brigande ? me dit un homme d’une physionomie féroce, dont le cœur s’était sans doute épanoui de joie en voyant tomber sous son pouvoir une victime de plus.

— Non, lui dis-je.

— Où est ton passe-port ?

— Je n’en ai point. Je suis