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crois qu’il était fils d’un cordonnier de Saumur ou de Cholet, je ne sais pas lequel. L’autre, qui avait pour lui la plus grande déférence, était de deux ou trois ans plus jeune et se nommait le chevalier de Mondyon. Quoiqu’il fût tout au plus de mon âge, il était beaucoup plus développé que moi. Ma petite taille, mes yeux bleus, la couleur un peu ardente de mes cheveux bouclés, la fraîcheur d’un teint animé que je tiens de ma mère et qui caractérise nos Alsaciennes, me donnait, à mon grand regret, quelque chose de féminin et de timide qui m’avait souvent exposé, sur mon passage, aux soupçons et aux railleries