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d’ailleurs quelque chose de plus que des consolations ; ils parlaient de grands dangers à courir, de quelque gloire à mériter. Ils voulaient changer mon sort, et j’étais jaloux déjà de partager le leur, quel qu’il fût.

L’amitié doit être un sentiment délicieux à toutes les époques et dans toutes les conditions de la vie ; mais, entre de jeunes âmes froissées par de nobles malheurs, c’est presque une religion.

L’un de ces messieurs avait dix-huit à vingt ans. C’était un jeune homme d’une figure affable mais sérieuse, plein de calme et de résolution, d’énergie et de présence d’esprit. Il s’appelait Forestier, et je