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soulagement, ou pour achever de le briser.

J’avais suivi mon père à quatorze ans ; je venais de le perdre à seize. J’étais rentré à Strasbourg, rapportant pour tout bien son dernier adieu, ses derniers conseils, l’exemple de son dévouement, de son courage, de ses vertus privées, et je ne sais quelle émulation de malheur qui relève l’âme. Je cherchais ma mère ; on ignorait jusqu’à sa fosse. Nos biens n’étaient plus à nous. Nos parents étaient errants ou morts. Nos anciens amis auraient craint de me reconnaître, et probablement il y en avait parmi eux qui ne m’auraient plus aimé ; j’étais si à plaindre ! J’avais eu pour professeur de