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nèbre. Je me tournai de ce côté et je cherchai une longue suite de bancs de rochers que j’avais remarqués quelquefois et qui se projetaient en corniche saillante sur le précipice.

Je me couchai en cet endroit les yeux fixés sur le lieu où devait être le corps de Thérèse, et je priai Dieu avec une vive abondance de cœur que je pusse tomber de là dans mon sommeil.

Cependant je ne pleurai point. Je n’avais pas dormi la nuit précédente ; mes sens cédaient à un accablement invincible ; je m’y abandonnai ; mais le sommeil que je goûtai n’était pas un sommeil de repos. C’était une succession