Page:Nodier - Thérèse Aubert, 1896.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les grâces que la fortune t’a faites ! Tu seras tout entre nous deux, et moi, je ne serai rien ! rien absolument !

— Tu te trompes, lui dis-je, en affectant d’entrer pour lui plaire dans les rêves de son imagination, car tu seras toujours la pensée qui nous animera tous deux, et moi je ne serai que le corps qui lui obéit.

Cette idée lui sourit beaucoup.

— Voilà, dit-elle, qui est digne de ton cœur. Il y aura une âme et un corps ; mais l’âme, ce sera encore toi, car je sens que toute la mienne est passée en toi, et que hors de toi je n’en ai plus… Dieu me le pardonne, mon