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cune impression nouvelle ne pourra plus me parvenir par ces yeux éteints, parce que ma vie se composera toute des souvenirs du passé, et qu’elle n’aura plus de présent. Mais toi, si jeune et si longtemps condamné à être l’unique pensée d’une pauvre fille imparfaite, infirme, défigurée, es-tu bien sûr de ne jamais éprouver de lassitude et de dégoûts ? Tu te fâches, continua-t-elle en souriant. Oh ! tu es un homme habile, plein d’expérience et de raison, et qui sait déjà toute l’existence, comme s’il y avait passé plusieurs fois ! Ne tourmentez pas cet amant de dix-sept ans de l’idée qu’il n’y a point de sentiments éternels, et que la