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soin de notre misère !

— Je te comprends bien, me répondit-elle. Ce que tu dis-là, je l’ai éprouvé tant de fois dans mon cœur, avant de penser que je deviendrais si malheureuse, et quand je m’imaginais que ce serait à moi à protéger, à soutenir, à embellir ta vie ! Mais ce sont peut-être les illusions de la jeunesse insensée pour qui tout l’avenir est dans une minute d’ivresse et d’égarement. Tu seras toujours tout pour moi, quoi qu’il arrive, car mon cœur n’aura jamais le funeste privilège de pouvoir changer. Je t’aimerai toute ma vie comme je t’ai aimé, parce que je te verrai toute ma vie comme je t’ai vu, et qu’au-