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J’avais perdu la force de lui répondre. Je succombais sous le poids de ma douleur. Il me semblait que les larmes dont je mouillais sa main auraient dû parler pour moi ; mais ne pouvait-elle pas les prendre pour celles de la pitié, d’une pitié ordinaire et commode, comme celle qu’ont les autres hommes pour leurs semblables, et qui n’engage point la vie de celui qui l’éprouve ? Sa main d’ailleurs était si pâle et si froide ! Elle pouvait être insensible à mes larmes. Je sentais qu’il me manquait un langage, que les signes perdus pour ses yeux, l’action de ma main peut-être perdue pour sa main qui lui répondait à peine, celle de mes paroles