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femme !… Henriette elle-même n’était plus présente à ma pensée, mais elle s’occupait encore bien moins d’Antoinette et de tout ce qui restait au monde. Quand je relevai les yeux vers l’endroit où je l’avais vue, elle était déjà très loin. Elle avait repris le refrain monotone de sa chanson et sautillait de roc en roc au sommet de la montagne. Je tombai d’accablement sur celui qu’elle venait de quitter et où ses pieds déchirés avaient laissé une trace de sang.

Mondyon est mort ! dis-je en mordant la terre ! mon père est mort ! ma malheureuse mère, que j’ai à peine embrassée, est morte avant le temps, morte dans un ca-