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le pressentiment des malheurs prêts à finir, tout cela agissait à la fois sur mon imagination et sur mon cœur. Il me semblait que j’arriverais toujours trop tôt où j’allais, et qu’il vaudrait mieux ne pas arriver.

Je m’assis au-dessus de la montagne de la Croix pour regarder la maison. Rien n’était changé. Il n’y avait là aucun mouvement inquiétant. Les cultivateurs étaient à leurs travaux ordinaires. L’air était calme et doux, et l’on s’imagine que si on avait des motifs réels de souffrance, la nature entière devrait y prendre part. Je contemplais cependant avec un effroi involontaire ce hameau qui m’avait