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ment que si je n’avais jamais eu à la revoir.

Je ne m’étais pas encore trouvé si faible et si mal au monde. Il y avait devant mes yeux comme un nuage de douleur qui obscurcissait jusqu’aux plus doux souvenirs de ma vie. L’incertitude où j’étais du sort à venir de M. Aubert, le doute où il m’avait laissé sur le véritable état de Thérèse, la crainte de la trouver dans une position dangereuse, l’ennui même de cet habit qui cachait mon sexe, qui commençait à le mal déguiser et qui devenait à charge à mon impatience et à mon courage ; je ne sais enfin quel besoin de mourir, qui est peut-être dans les hommes très malheureux