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vint m’ouvrir me reconnut d’abord pour m’avoir vu quelquefois à la ferme, quand il y était envoyé par son maître.



Je fus frappé de sa tristesse et de son abattement, des pleurs avaient mouillé ses paupières.

Cependant, il ne proféra pas une parole tant que la porte fut ouverte ; mais à peine l’eut-il laissée retomber sur ses gonds, qu’il se hâta de déposer la lampe qui vacillait dans sa main tremblante, tomba sur une chaise, et m’apprit, en fondant en larmes, que M. Aubert était arrêté.

— Arrêté ! m’écriai-je.

— Il y a deux jours.

— Et pourquoi ?

— Sait-on pourquoi on est mené dans les prisons, et