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J’en comprenais cependant la douceur, et je regrettais, les yeux mouillés de larmes, de n’avoir pas vécu dans un État où il me fût permis d’être si facilement heureux. L’amour lui-même se mêlait à ces plaisirs, car il y avait à chaque groupe quelques jeunes hommes de mon âge qui se disputaient à tous les refrains l’inappréciable faveur d’un baiser de préférence.

Je ne me rappelle pas bien l’air et les paroles de ces chansons-là, mais il me semblait qu’elles ne vibreraient jamais à mon oreille sans que mon cœur en tressaillit, tant elles me révélaient de choses charmantes. Cependant, ce n’était rien en soi, ou plutôt cela