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verte de leur ombre, ces rochers avaient été effleurés de ses vêtements ; le ciel même, qui faisait le fond de ce tableau où elle m’avait apparu, était d’une pureté sans mélange. Il n’y avait pas un nuage, pas une vapeur qui se fût dissipée avec elle ; c’était le ciel, la lumière, l’air qu’elle avait touché…

Ma vie est marquée de si peu d’époques heureuses, que celle-ci, dans son indicible tristesse, remplit encore mon cœur du sentiment d’une pure félicité ; j’espérais. Ma main venait de quitter sa main, je sentais à une douce tiédeur l’empreinte de ses doigts qui avaient été liés aux miens ; l’arc si régulier et si délié qui