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ses dents. Je la rapprochai de moi, je la regardai, et je me détournai d’elle, parce que mon cœur se brisait, et que je conçus je ne sais quelle idée, un de ces pressentiments bizarres qui offusquent l’esprit dans la fièvre et dans le sommeil, la persuasion que tout mon bonheur serait court et que je n’embrasserais Thérèse qu’une fois. Son teint était animé d’une manière extraordinaire ; sa main brûlait et tremblait en même temps ; j’aurais voulu me rendre compte de mon état. Je ne savais rien, mais la pensée de la mort ne m’effrayait pas comme elle doit effrayer les hommes. Il me semblait que cela serait très bien.