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jours, et il était cruel de sa part de me reprocher le bonheur que j’avais dérobé à sa confiance. Ma physionomie dut même exprimer ce sentiment, car elle me dit en souriant :

— Puisque c’est toi qui les as vues, donne-moi une de ces églantines ; je la garderai toute ma vie.

Je cueillis quelques églantines, et je vins m’asseoir à côté d’elle. Je les répandis sur ses genoux, sur son mouchoir, sur ses cheveux.

Elle en prit une, la regarda longtemps, me regarda ensuite d’un air sombre, et l’effeuilla par mégarde. Je lui en présentai une autre, mais je recueillis les pétales qui tom-