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personne qui la faisait naître.

J’avais une espèce de certitude qu’une femme dont on serait haï ne produirait pas le même effet sur l’homme qu’elle toucherait en passant, quelque amour qu’il eût pour elle, ou qu’elle ne le toucherait pas ainsi.

J’avais remarqué aussi que sa voix n’était plus la même quand elle me parlait, et j’étais si persuadé que l’amour qui a tant de mystères avait jusqu’à un accent, jusqu’à une mélodie qui lui est propre, qu’elle ne m’adressait jamais la parole pour me dire les choses les plus indifférentes, que je ne tremblasse de joie comme si ces riens avaient eu un autre sens que celui