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et boivent le sang à la manière de la pompe insidieuse des sangsues, il s’attache sur mon cœur, se développe, soulève sa tête énorme et rit. En vain mon œil, fixe d’effroi, cherche dans l’espace qu’il peut embrasser un objet qui le rassure : les mille démons de la nuit escortent l’affreux démon de la turquoise. Des femmes rabougries au regard ivre ; des serpents rouges et violets dont la bouche jette du feu ; des lézards qui élèvent au-dessus d’un lac de boue et de sang, un visage pareil à celui de l’homme ; des têtes nouvellement détachées du tronc par la hache du soldat, mais qui me regardent avec des yeux vivans, et s’enfuient en sau-