Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/89

Cette page a été validée par deux contributeurs.

douloureuse agonie et la suspendre pour la recommencer… À ce prix, fidèle esclave de l’amour, tu pourras au départ des songes redescendre sur l’oreiller embaumé de ta maîtresse, et presser dans tes bras caressans la reine des terreurs nocturnes… — Elle dit, et le monstre jaillit de sa main brûlante comme le palet arrondi du discobole, il tourne dans l’air avec la rapidité de ces feux artificiels qu’on lance sur les navires, étend des ailes bizarrement festonnées, monte, descend, grandit, se rapetisse, et nain difforme et joyeux dont les mains sont armées d’ongles d’un métal plus fin que l’acier qui pénètrent la chair sans la déchirer,