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s’ouvrent, tous les espaces du ciel se déploient, tous les astres descendent, tous les nuages s’aplanissent et baignent le seuil comme des parvis de ténèbres. La lune, tachée de sang, ressemble au bouclier de fer sur lequel on vient de rapporter le corps d’un jeune Spartiate égorgé par l’ennemi. Elle roule et appesantit sur moi son disque livide, qu’obscurcit encore la fumée des trépieds éteints. Méroé continue à courir en frappant de ses doigts d’où jaillissent de longs éclairs les innombrables colonnes du palais, et chaque colonne, qui se divise sous les doigts de Méroé, découvre une colonnade im-