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feu. Ma poitrine soulevée étoit près de rompre, en éclatant, les liens de fer qui l’enveloppoient, quand Méroé, tout-à-coup assise à mes côtés, arrêta sur mes yeux un regard profond, étendit sa main sur mon cœur pour s’assurer que le mouvement en étoit suspendu, l’y reposa long-temps, pesante et froide, et s’enfuit loin de moi de toute la vitesse d’une flèche que la corde de l’arbalète repousse en frémissant. Elle couroit sur les marbres du palais, en répétant les airs des vieilles bergères de Syracuse qui enchantent la lune dans ses nuages de nacre et d’argent, tournoit dans les profondeurs de la salle immense, et crioit de