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et dormante, l’onde trop fidèle à reproduire mes traits altérés, mes cheveux hérissés de terreur, mon regard fixe et morne comme celui du désespoir qui ne pleure plus !… Combien de fois j’ai frémi en voyant des traces de sang livide courir autour de mes lèvres pâles ; en sentant mes dents chancelantes repoussées de leurs alvéoles, mes ongles détachés de leur racine s’ébranler, et tomber ! Combien de fois, effrayé de ma nudité, de ma honteuse nudité, je me suis livré inquiet à l’ironie de la foule avec une tunique plus courte, plus légère, plus transparente que celle qui enveloppe une courtisane au seuil du lit effronté de