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s’élève peu à peu la surface de l’onde salutaire ; elle court en chantant des airs qui chassent les démons, et en touchant de temps à autre les cordes d’une harpe errante que des génies obéissans ne manquent jamais de lui offrir avant que ses désirs aient le temps de se faire connoître en passant de son âme à ses yeux. Elle marche ; elle court ; la harpe marche court et chante sous sa main. Écoute le bruit de la harpe qui résonne, la voix de la harpe de Myrthé ; c’est un son plein, grave, solennel, qui fixe les idées de la terre, qui se prolonge, qui se soutient, qui occupe l’âme comme une pensée sérieuse ; et puis il vole, il fuit, il s’é-