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fuis la prairie découverte où l’herbe foulée en rond noircit, stérile et desséchée, sous le pas cadencé des sorcières. Veux-tu m’en croire, Polémon ? Quand la lumière, épouvantée à l’approche des mauvais esprits, se retire en pâlissant, viens ranimer avec moi ses prestiges dans les fêtes de l’opulence et dans les orgies de la volupté. L’or manque-t-il jamais à mes souhaits ? Les mines les plus précieuses ont-elles une veine cachée qui me refuse ses trésors ? Le sable même des ruisseaux se transforme sous ma main en pierres exquises qui feroient l’ornement des rois. Veux-tu m’en croire, Polémon ? C’est en vain que le