Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.

que les enfans font bruire entre leurs dents. Les plus à plaindre de tous, vaincus par la destinée qui les poursuit, sont condamnés à effrayer à jamais les passants de la repoussante difformité de leurs membres noués et de leurs attitudes inflexibles. Cependant, cette période régulière de leur vie qui sépare deux sommeils est pour eux celle de la suspension des douleurs qu’ils redoutent le plus. Victimes de la vengeance des sorcières de Thessalie, ils retombent en proie à des tourmens qu’aucune langue peut exprimer, dès que le soleil, prosterné sous l’horizontal occidental, a cessé de les protéger contre les redoutables souveraines