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teurs avoient disparu, tous les bruits avoient cessé, tous les astres étoient cachés, toutes les lumières évanouies. L’air était immobile, le ciel glauque, terne, froid comme une tôle matte. Il ne restoit rien de ce que j’avois vu, de ce que j’avois imaginé sur la terre, et mon âme épouvantée d’être vivante, fuyoit avec horreur une solitude plus immense, une obscurité plus profonde que la solitude et l’obscurité du néant. Mais cet asile que je cherchois, je ne le trouvois pas. Je m’élevois comme le papillon de nuit qui a nouvellement brisé ses langes mystérieux pour déployer le luxe inutile de sa parure pourpre, d’azur et d’or. S’il aperçoit