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deux haies de soldats livides, étroitement serrés, dont les lances terminées par un fer éblouissant représentoient une longue suite de candélabres. Alors je me mis à marcher, en cherchant du regard, dans le ciel, le vol de la colombe voyageuse, pour confier au moins à ses soupirs, avant le moment horrible que je commençois à prévoir, le secret d’un amour caché qu’elle pourroit raconter un jour en planant près de la baie de Corcyre, au-dessus d’une jolie maison blanche ; mais la colombe pleuroit sur son nid, parce que l’autour venoit de lui enlever le plus cher des oiseaux de sa couvée, et je m’avançois d’un pas pénible et mal