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pand, croise, entrelace des ruisseaux ardens sur une campagne de cendres… j’arrivai… j’arrivai… Tous les sépulcres étaient ouverts… tous les morts étaient exhumés… toutes les goules[1], pâles, impatientes, affamées, étaient présentes ; elles brisoient les ais des cercueils, déchiroient les vêtemens sacrés, les derniers vêtements du cadavre ; se partageoient d’affreux

  1. D’ogoljen, dépouillé, soit parce qu’elles sont nues comme les spectres, soit par antiphrase, parce qu’elles dépouillent les morts. J’écris goules, parce que ce mot, consacré dans les traductions des Contes Arabes, ne nous est pas étranger, et qu’il est évidemment formé de la même racine.