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en 1815, comme bonne à surveiller ou à déporter ; les éditeurs de Vannina (2 vol. in-12, 1823), et de Colonna (2 vol. in-12, 1825), lui firent faillite ; ceux de Berthold et d’Une Nouvelle par mois (3 vol. in-12, 1825), achetèrent ses manuscrits si bon marché, que ce serait pitié d’en parler ; M. le baron T… ne lui paya pas la moitié des articles qu’il inséra dans ses Annales ; la Préparation au catéchisme (in-32, 1827) ne lui fut pas payée du tout ; et la Réfutation des opinions du comte de Montlosier (in-8°, 1826), accueillie au Vatican, la fit déclarer sotte, folle et jésuite… Elle n’en a pas moins continué à écrire sur la religion, l’histoire, la politique, la littérature et l’éducation, persuadée qu’il ne faut qu’un sens droit et quelque instruction pour traiter ces sortes de sujets ; elle n’en a pas moins composé des Contes et des Nouvelles, en vers et en prose, pour les recueils qui ont paru depuis quelques années, et n’en rédige pas moins des Mémoires de son temps, si consciencieux, qu’elle aura de la peine à trouver un éditeur qui les publie. Elle n’a jamais été pensionnée par aucun gouvernement, et quoique présentée aux différentes cours de France, elle ne doit de reconnaissance à aucun pouvoir. Très sûre que personne ne sait aussi bien qu’elle, non ce qu’elle est, mais ce qu’elle a fait et voulu faire, elle a donné cette notice, dépourvue de grâces, mais parfaitement exacte.

LA COMTESSE DE BRADI.

La rare modestie qui a dicté cette notice, nous autorise à ajouter quelques lignes. Mme la comtesse de Genlis qui fut pendant trente ans l’amie de M" de Bradi, s’exprime ainsi qu’il suit dans ses Mémoires, tome v :