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 En vain la crainte et la bassesse
D’un immense avenir ont flatté ton orgueil.
 Le tyran meurt ; le charme cesse ;
La Vérité s’arrête au pied de son cercueil.
Debout dans l’avenir, la Justice t’appelle ;
 Ta vie apparaît devant elle,
 Veuve de ses illusions.
Les cris des opprimés tonnent sur ta poussière,
Et ton nom est voué par la nature entière
 À la haine des nations.



 En vain au char de la victoire
D’un bras triomphateur tu fixas le destin ;
 Le temps s’envole avec ta gloire,
Et dévore en fuyant ton règne d’un matin.
Hier j’ai vu le cèdre. Il est couché dans l’herbe.
 Devant une idole superbe
 Le monde est las d’être enchaîné.
Avant que tes égaux deviennent tes esclaves,
Il faut, Napoléon, que l’élite des braves
 Monte à l’échafaud de Sidnei.


FIN.