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LA NAPOLÉONE.



 
 Que le vulgaire s’humilie
Sur les parvis dorés du palais de Sylla,
 Au-devant du char de Tullie,
Sous le sceptre de Claude et de Caligula !
Ils régnèrent en dieux sur la foule tremblante :
 Leur domination sanglante
 Accabla le monde avili ;
Mais les siècles vengeurs ont maudit leur mémoire,
Et ce n’est qu’en léguant des forfaits à l’histoire
 Que leur règne échappe à l’oubli.

Et ce n’est qu’en légu

 Vendue au tyran qui l’opprime,
Qu’une tourbe docile implore le mépris !
 Exempt de la faveur du crime,
Je marche sans contrainte, et n’attends point de prix.
On ne me verra point mendier l’esclavage,
 Et payer d’un coupable hommage,
 Une lâche célébrité.
Quand le peuple gémit sous sa chaîne nouvelle,
Je m’indigne du joug ; et mon âme fidèle
 Respire encore la liberté !