Page:Nodier - Dissertations philologiques et bibliographiques.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dégradée de nos jours par tant de vaines ou absurdes publications.

De ce chapitre que j’effleure en courant, comme Camille sur des épis prêts pour une riche moisson, et que je recommande à des études plus profondes, plus patientes, et surtout plus libres que les miennes, il n’y a qu’un pas jusqu’au chapitre de ces bibliothèques monobibles, dans lesquelles l’imagination ou la fantaisie s’est restreinte à un auteur ou tout au plus à quelques auteurs de choix. Tout le monde sait qu’il commenceroit par Alexandre qui ne portoit avec lui qu’Homère, et qui renferma ses manuscrits dans les riches cassettes de Darius ; mais nous vivons dans un temps où l’on ne se laisse plus éblouir par la magnificence d’un nom héroïque et royal, et le public éprouveroit peut-être autant d’ennui à mes recherches que j’y goûterois de plaisir. Nous verrons pourtant, si l’on m’y autorise, et que je ne trouve rien d’ici là de plus instructif et de plus amusant dans mes souvenirs. Cela ne seroit peut-être pas difficile.

Ch. Nodier.