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Ces documens sont la traduction même de l’ouvrage d’Amat. On y trouve en effet la preuve qu’Amat, son auteur, était encore, en la terminant, moine du Mont-Cassin. Or, elle se poursuit jusqu’en 1178, et c’est en 1073 que l’Amat des Bénédictins fut sacré évêque d’Oleron. De plus, cet évêque était originaire du Béarn, et la vieille traduction nous apprend que l’auteur original était de la cité de Salerne (p. 228). Il vaut donc mieux restituer la gloire de ce précieux travail historique à l’évêque de Nusco, Amat, lequel avait été moine au début de sa carrière religieuse, et était mort en odeur de sainteté l’année 1093, comme nous l’apprend Ughelli dans son Italia sacra.

Les paragraphes 4 et 5 résolvent toutes les questions que pourraient faire naître la version française et le texte latin restitué. Les suivans se rapportent au texte, à la traduction et à la publication de la Chronique de Robert Viscart. J’en ai dit quelques mots dans le corps de ce long article. Il ne me reste plus qu’à remercier, au nom de tous les hommes studieux, M. Champollion du travail remarquable dont il vient d’enrichir la science, et la Société de l’Histoire de France du choix qu’elle a fait de l’éditeur de cet ouvrage. On annonce comme devant bientôt paraître, sous les auspices de la même Société, une nouvelle édition de Villehardoin, faite sur des manuscrits récemment découverts ; une nouvelle édition de Froissart et de nouveaux mémoires historiques inédits sur la Ligue et sur la Fronde. Nous avons grande confiance dans l’activité de ceux qui doivent consacrer leur tems à ces travaux, et dans le mérite des volumes annoncés. Mais, au nom du ciel, qu’ils paraissent ! l’Ystoire des Normands a dû naturellement redoubler notre impatience.

Paulin Paris.

(Extrait du Moniteur du 25 novembre 1835.)